Témoins de la foi, » e Madunnine”, petites chapelles commémoratives abritant des statuettes de la Vierge. Dispersées dans toute la ville, elles placent Corte sous la protection de la Sainte-Vierge, celle du pont de l’Orta, Panate, Ficaghjola, sous la forteresse, San Rimeu, la Madunnina di a Pisatoghja des Lubiacce, San Roccu, Madunnina di a Gheraghja, celle des Scaravaglie à l’entrée de la Restonica…
Journaliste à l’Humanité, il sera élu au conseil municipal d’Aubervilliers en 1959, et devient adjoint d’André Karman.
Député communiste depuis 1973, Jack Ralite rejoint le gouvernement en juin 1981, comme ministre de la santé et ensuite de l’emploi dans les 2ème et 3ème gouvernements de Pierre Mauroy de 1981 à 1984.
Homme de culture, spécialiste reconnu des questions culturelles au Parlement où il siège au sein de la commission aux affaires culturelles, il s’engage pour l’exception culturelle et contre les accords de libération du commerce projet d’Accords multilatérales sur les Investissements (AMI) à l’OCDE et AGCS de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Animateur des Etats généraux de la culture depuis 1987, et président des Carnets Bagouet depuis 1997, il siège aux conseils d’administration du Théâtre du Peuple depuis 1999, du Festival Paris quartier d’été depuis 1996, de la Cité de la musique entre 1999 et 2006, du Théâtre national de la Colline et de l’Ensemble inter-contemporain depuis 2002 et du Centre des monuments nationaux de 2004 à 2008.
Il est le premier lauréat du prix des auteurs de la SCAM 2009.
Il refuse à nouveau la légion d’honneur en 2012 « Je n’ai pas refusé trois fois la Légion d’honneur sous la gauche pour l’accepter une fois sous la droite » .
Jack Ralite et Michel Pierucci
Jack Ralite et Jean-Charles Colonna
Jack Ralite, Jean-Charles Colonna et Michel Pierucci
Enrico Macias, de son vrai nom Gaston Ghrenassia, est un chanteur né le 11 décembre 1938 à Constantine en Algérie. Enfant, il s’intéresse à la musique et apprend très tôt à jouer de la guitare, influencé par des gens du voyage. En 1956, il devient professeur des écoles, tout en faisant parti de l’orchestre de Cheikh Raymond. A la mort de ce dernier, quelques mois avant la fin de la guerre d’Algérie, il part vivre à Paris. Il décide de tenter sa chance dans le monde de la chanson.
Il va faire la première partie d’un concert de Gilbert Bécaud. Il fait également une apparition à la télévision dans l’émission Cinq colonnes à la une en 1962. Il commence à acquérir un public de plus en plus fidèle. La même année, il sort son premier album intitulé Adieu mon pays. Des chansons telles que Enfants de tous pays, Les filles de mon pays ou encore La musique et moi sont un véritable succès.
Vont suivre de nombreuses tournées dans le monde. A fil des albums, Enrico Macias adoptera un style plus lisse pour toucher un large public. En 2000, l’album Expérience signé par son fils remixe les plus grands tubes du chanteur. En 2003, l’album Oranges amères propulse à nouveau le chanteur sur le devant de la scène.
Résistant gauliste, il cofonde le Service d’action gauliste (SAC). Il s’installe politiquement dans les Hauts-de-Seine en 1968, dont il devient député puis sénateur, et président du conseil général. Conseiller influent de Jacques Chirac, président du RPR duquel il est un fondateur, il devient son ministre de l’Intérieur lors du premier gouvernement de cohabitation (1986-1988). Il occupe aussi ce poste sous le gouvernement d’Edouard Balladur (1993-1995), qu’il soutient contre Jacques Chirac lors de l’élection présidentielle de 1995. Son activité ministérielle est marquée par la répression des manifestations contre le projet de loi Devaquet, ses actions contre le terrorisme et les lois dites Pasqua-Debré sur l’immigration et la nationalité française.
Souverainiste, il milite pour le « non » au référendum sur le traité de Maastricht en 1992. Il crée avec Philippe de Villiers, le Rassemblement pour la France (RPF) en 1999, et est élu député européen la même année. Redevenu sénateur des Hauts-de-Seine en 2004, apparenté au groupe UMP, il ne se représente pas aux élections sénatoriales de 2011. La fin de son parcours politique est marquée par sa mise en cause dans plusieurs affaires politico-financières, pour lesquelles il est relaxé six fois et condamné à de la prison avec sursis à deux reprises.
Il est petit-fils de berger corse de Casevecchie, et fils d’André Pasqua, policier à Grasse (Alpes-Maritimes), et de Françoise Rinaldi. Refusant l’occupation nazie, Charles Pasqua devient résistant à 15 ans sous le pseudonyme « Prairie ».
Après une licence en droit, il se marie en 1947 avec Jeanne Joly,une Québécoise rencontrée à Grasse avec qui il a eu un fils, Pierre-Philippe Pasqua. La même année, il rejoint le Rassemblement du peuple français (RPF), fondé par le général De Gaulle. Il est embauché comme représentant par Paul Ricard en janvier 1952, grimpe les échelons et devient inspecteur des ventes en 1955, directeur régional en 1960, puis directeur général des ventes en 1962, et enfin, directeur de l’exportation l’année suivante. Lorsqu’il quitte Ricard en 1967, il est alors numéro 2 du groupe.
En 1959, il est avec Jacques Foccart et Achille Peretti l’un des créateurs du Service d’action civique (SAC), organisme de protection, « police privée » du gaullisme, qui sera amené à lutter contre les actions terroristes de l’OAS, en pleine effervescence et en pleine illégalité lors de la guerre d’Algérie. Les membres du SAC, fortement liés au Milieu, sont auteurs de nombreux « coups de main ». C’est une finalité du service d’ordre duRPF, créé par le général De Gaulle.
Il se lance dans la vie publique en 1964, en créant la liste « Libre entreprise » à la chambre de commerce de Marseille. En 1967, Charles Pasqua quitte Ricard, et fonde avec des transfuges de cette société la société Euralim (Europe Alimentation) installée à Levallois-Perret pour importer la boisson Americano Gancia.
Le 30 mai 1968, il est un des principaux organisateurs de la manifestation pro-gaulliste qui marque le basculement des «événements de mai ». Le mois suivant, alors qu’il est vice-président du SAC, il est élu député lors du raz-de-marrée gaulliste à Clichy-Levallois, sous l’étiquette UDR. Il quitte le SAC en 1969.
Membre despartis gaulliste depuis 1947, il s’établit politiquement dans les Hauts-de-Seine. Député de la 4e circonscription des Hauts-de-Seine du 11juillet 1968 au 1er avril 1973, il siège au conseil général à partir de 1970 et en devient le président trois ans plus tard. Après ses défaites auxélections législatives de 1973 et aux cantonales de 1976 dans le canton de Levallois-Perret-Sud, lors desquelles il est à chaque fois battu par le maire communiste deLevallois-Perret, Parfait Jans, Charles Pasqua s’implante dans la ville deNeuilly-sur-Seine.
Homme de réseau redouté, Charles Pasqua contribue à l’ascension politique de Jacques Chirac. Après l’avoir aidé à prendre la main sur le mouvement gaulliste, l’UDR, il travaille avec Marie-France Garaud et Pierre Juillet à la fondation du RPR, dont il devient secrétaire général adjoint. Il organise ensuite la campagne de Jacques Chirac pour l’élection présidentielle de 1981, qui se conclut par la défaite du président de la République sortant, Valéry Giscard d’Estaing.
Il est élu pour la première fois sénateur des Hauts-de-Seine le 25 septembre 1977. Président du groupe RPR au Sénat à partir de 1981, il abandonne son mandat parlementaire le 19 avril 1986, lorsqu’il entre au gouvernement Jacques Chirac II.
Le 23 septembre 1982, il est témoin au mariage de Nicolas Sarkozy et Marie-Dominique Culioli. En 1983, élu au conseil municipal de Neuilly-sur-Seine, il est pressenti pour succéder à Achille Peretti, décédé d’un arrêt cardiaque, mais est devancé par Nicolas Sarkosy.
Charles Pasqua est nommé ministre de l’Intérieur dans le premier gouvernement de cohabitation, lorsque Jacques Chirac est Premier ministre de François Mitterrand, de 1986 à 1988. Alors que Mitterrand s’oppose à quatre des nominations, dont la sienne, Chirac cède sur les trois autres mais maintient Pasqua à ce poste. À cette fonction, Charles Pasqua est l’auteur de la loi portant son nom, rendant plus difficile le séjour des étrangers en France, et de la loi du 24 novembre 1986 sur le découpage électoral, dénoncé comme déséquilibré par les socialistes. Il est en poste durant les manifestations étudiantes contre la loi Devaquet, qui verront la mort d’un manifestant, Malik Oussekine, le 5 décembre 1986. Il préside à l’arrestation du groupe terroriste Action directe. La gauche lui reproche sa politique sécuritaire, tandis qu’il séduit les militants gaullistes.
Dans une interview publiée par le journal « Valeurs actuelles » entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1988, alors que Jean-Marie Le Pen a obtenu 14,4 % de voix au premier tour, Charles Pasqua préconise une alliance avec l’extrême-droite, déclarant que « le FN se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité ».
Après son passage au gouvernement, il redevient, le 11 mai 1988, sénateur des Hauts-de-Seine à la suite de la démission d’Émile Tricon. À nouveau président du groupe gaulliste, il reste membre de la Haute Assemblée jusqu’au 29 avril 1993.
En octobre 1988, il dépose pour la seconde fois avec plusieurs autres sénateurs une proposition de loi « relative au rétablissement de la peine de mort ainsi que pour la protection des fonctionnaires de sécurité et de justice » (la première fut déposée en avril 1984).
En 1991, il crée son propre mouvement : Demain la France. En 1992, il préconise le « non » au référendum sur le traité de Maastricht. En compagnie de Philippe Séguin et de Philippe de Villiers, il dit souhaiter préserver « l’indépendance de la France face à l’ingérence future des institutions européennes ».
La même année, en septembre, il se présente à la présidence du Sénat, mais retire sa candidature après le premier tour, le centriste René Monory l’ayant devancé de quelques voix.
De 1993 à 1995, il est à nouveau ministre de l’Intérieur , du gouvernement d’Edouard Balladur, alors Premier ministre de François Mitterrand . La réforme du code de la nationalité française dite « réforme Pasqua» est votée par le Parlement. En 1994, il doit faire face, en tant que ministre de l’Intérieur, aux manifestations étudiantes contre le CIP, qui sont marquées par des affrontements violents entre la police et des groupes de jeunes. Puis, le 4 octobre 1994, il est confronté à une sanglante fusillade en plein Paris qui fait trois morts parmi les forces de l’ordre. Elle est perpétrée par deux étudiants Florence Rey et Audrey Maupin qui sont présentés comme ayant participé activement à la mobilisation contre le CIP et que l’on dit proches des milieux anarchistes. À la suite de ce drame, Charles Pasqua se déclare une nouvelle fois « personnellement en faveur » du retour de la peine de mort pour « les assassins les plus sordides, ceux qui attaquent les personnes âgées sans défense, ceux qui violent ou qui tuent des enfants, ceux qui assassinent des responsables des forces de l’ordre ». C’est dans ce contexte tendu qu’il défend à l’automne 1994 un projet de loi « d’orientation et de programmation relative à la sécurité » qui vise à harmoniser l’action des services de police, de douane et de gendarmerie ainsi qu’à augmenter leurs moyens d’actions. Parmi les dispositions qu’il prévoit pour maintenir l’ordre public figurent le renforcement des mesures de contrôle et de fouille en marge des manifestations et l’autorisation de la vidéosurveillance. Ce projet de loi qui suscite de vives controverses avec l’opposition socialiste est finalement adopté en janvier 1995. En 1995, il introduit l’obligation de visa pour les Comoriens et procède à des régulations géographiques qui se traduiront par des déplacements forcés de Comoriens hors de l’île de Mayotte. Il favorise la police de proximité, censée être au plus près de la réalité du terrain. Il a présidé à l’arrestation du terroriste Carlos en 1994, ainsi qu’une neutralisation en décembre 1994 sur l’aéroport de Marseille du commando du GIA qui avait détourné un Airbus parti d’Alger. En février 1995, il révèle publiquement les opérations d’espionnage économique menées en France par la CIA, et fait expulser le chef de Stationde la CIA ,Richard L.Holme, ainsi que plusieurs autres agents sous couverture diplomatique.
Il surprend en soutenant le libéral et pro-européenEdouard Balladur contre Jacques Chirac lors de l’élection présidentielle de 1995. Ce dernier est élu président de la République, et Charles Pasqua est promu officier de la Légion d’honneur le 14 juillet 1995. Ce soutien à Édouard Balladur marque un coup à sa carrière. Il est réélu sénateur des Hauts-de-Seine le 24 septembre 1995, jusqu’au 16 décembre 1999.
Parallèlement, lors des élections européennes de 1999, il présente face à la liste RPR menée par Nicolas Sarkozy une liste souverainiste commune avec Philippe de Villiers. Avec 13,05 % des voix, cette alliance arrive 2e derrière celle du PS, menée par François Hollande, entraînant la démission de Nicolas Sarkozy de la tête du RPR.
Député au Parlement européen, il est président du groupe Union pour l’Europe des nations durant toute la législature. Il fonde alors avec Philippe de Villiers le Rassemblement pour la France (RPF). Tous deux prennent position pour le « non » au référendum sur le quinquennat présidentiel. La mésentente s’installe néanmoins peu à peu entre les deux hommes, jusqu’à leur séparation politique définitive.
Charles Pasqua annonce sa candidature à l’élection présidentielle fin janvier2002. Il ne parvient pas à réunir les 500 signatures nécessaires à sa candidature, et accuse l’entourage de Jacques Chirac de l’avoir empêché de se présenter en l’impliquant dans plusieurs affaires.
Président du conseil général des Hautes-Seine de 1988 à 2004, il crée le Pôle d’enseignement supérieur Léonard de Vinci surnommé « fac Pasqua », avant que Nicolas Sarkozy lui succède. Son mandat européen ayant pris fin, il est réélu sénateur des Hauts-de-Seine le 26 septembre 2004, à la tête d’une liste divers droite.
Charles Pasqua est également connu pour deux déclarations qui sont souvent citées pour résumer son action politique : « il faut terroriser les terroristes » et « la démocratie s’arrête là où commence la raison d’État. »
Constantin Rossi est né le 29 avril 1907 à Ajaccio et décède le 26 septembre 1983 à Neuilly-sur-Seine.
D’une famille de huit enfants, il porte le prénom d’un de ses frères mort peu avant sa naissance. Après des débuts difficiles à Toulon, il épouse Annie Marlan. Ensemble, ils auront une fille en 1927, puis se sépareront.
Il retourne dans sa ville natale, Ajaccio, ou il sera changeur dans un casino, mais un incendie le détruit en 1929. Il repart à Marseille en compagnie de sa deuxième épouse Faustine Fratani, secrétaire du directeur de l’ancien casino de la Cité impériale.
Installé à Aix-en-Provence il chante pour ses amis au Terminus, où se retrouvent plusieurs étudiants corses. Constantin choisi de devenir Tino en se rappelant la façon qu’avait l’évêque d’Ajaccio lors de sa confirmation, de détacher les syllabes de son prénom : « Constant-Tino ».
C’est avec son père en 1932, à Marseille qu’il est attiré par une pancarte : « Enregistrez votre voix pour cents sous ».
Un représentant de la maison de disques Parlophone, présent dans la boutique l’invite à Paris pour enregistrer, moyennant 1000 francs, ce sera son premier disque. A Marseille le 3 mars 1933, Tino est engagé pour sept jours et quatorze représentations à l’Alcazar et au Théâtre des variétés.
La maison de disque Columbia s’intéresse à lui car le chanteur ajaccien est dynamique et novateur, en particulier dans le domaine de la publicité. Il enregistre la sérénade de Toselli, j’ai rêvé d’une étoile, la ballade du roi d’Ys et le tango de Marilou. Il ne quittera jamais sa maison de disque qui deviendra une filiale de Pathé-Marconi.
Il est le premier chanteur à obtenir un disque d’or en 1949, avec sa chanson : « Petit papa noël » avec environ 35 millions d’exemplaire écoulés, dont 20 millions pour la France. C’est aussi la chanson préférée des Français.
Il débute une carrière dans l’opéra en 1955, mais désire plus que tout profiter de sa famille et de la Corse. Il participe à plusieurs galas, comme le 3 juin 1976 aux tuileries devant 6000 personnes, il chante au profit de la campagne écologique de la Ville de Paris, baptisée « Paris 2000 espaces verts ».
Photographies de la venue de Tino Rossi à Corte, un véritable évènement !
Né le 3 novembre 1919 à Conca di Porto-Vecchio (Corse) Décédé le 9 avril 2004 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Député des Bouches-du-Rhône de 1967 à 1968
Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1983 à 1989
Bastien Leccia est né le 3 novembre 1919 à Conca, dans les montagnes au nord de Porto-Vecchio.
« La plus grande ville corse » selon ses mots, il ne cesse de placer l’Île de Beauté au cœur de ses préoccupations et de son action publique ».
Il exercera la profession d’expert-comptable à Marseille et adhère à la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO) : membre des Jeunesses socialistes du onzième canton des Bouches-du-Rhône à partir de 1936, il en devient secrétaire général en 1939. Il prend la direction départementale des Jeunesses socialistes et participe à la Résistance au sein du Mouvement de libération nationale, à partir de 1941. En août 1944, il combat avec les Forces françaises de l’intérieur pour la libération de Marseille.
Il rejoint l’Union démocratique et socialiste de la Résistance en octobre 1945. Ami de Gaston Defferre, il est élu conseiller municipal de Marseille en 1959. Il est également proche de François Mitterrand.
Il crée à Marseille en 1955 la : « Maison de la Corse » ainsi que de la : « Fédération des groupements corses des Bouches-du-Rhône », qu’il dirigera de 1957 à 1999, ce dernier se fait l’avocat des intérêts de l’Île de Beauté à l’Assemblée nationale. Pendant la discussion du projet de loi de finances d’octobre 1967, il souligne les nombreux handicaps dont souffre la Corse. Il déplore ainsi les frais qui écrasent les importations et les exportations corses et qui entraînent la hausse du coût de la vie. Il regrette également le sous-équipement de l’île.
La gauche arrive au pouvoir en 1981, il suit Gaston Defferre au ministère de l’Intérieur et de la décentralisation. Il sera nommé : délégué aux Affaires corses de juillet 1981 à août 1982 par le maire de Marseille. Jouant un rôle essentiel dans la mise en place du premier statut particulier de la région de Corse en mars 1982. Il sera nommé président de la Compagnie nationale du Rhône en avril 1982, fonction qu’il abandonnera à son entrée à la Haute assemblée en mai 1983.
Le 11 mai 1983, il devient sénateur des Bouches-du-Rhône. Au Palais du Luxembourg, il s’inscrit au groupe socialiste, lui qui préside ensuite l’Union des élus socialistes et républicains des Bouches-du-Rhône à partir de 1987. Membre de la commission des affaires étrangères en 1983 et de 1986 à 1989, il siège également à la commission des lois de 1983 à 1986.
Il s’exprime ainsi au sujet de la Corse, en juin 1985, lors de la discussion du projet de loi relatif à l’élection des conseillers régionaux. Soulignant une nouvelle fois la «spécificité géographique, historique et culturelle de l’île », l’ancien délégué aux Affaires corses dépose un amendement afin que la Corse demeure une circonscription unique. Il s’intéresse aussi, en mai 1987, à la modification du régime électoral de la ville de Marseille.
Il s’exprime en outre sur le projet de loi relatif à la liberté de communication, en juin 1986. Rappelant que c’est le pouvoir socialiste qui a libéré l’audiovisuel à partir de 1981, il voit dans le texte proposé par le gouvernement de Jacques Chirac la menace d’un « véritable démantèlement du service public », avec en particulier la privatisation annoncée de TF1. Il s’abstient par ailleurs sur la loi relative au revenu minimum d’insertion, en novembre 1988.
Il décède le 9 avril 2004 à Marseille âgé de quatre-vingt-quatre ans. Ce militant socialiste qui a consacré toute sa vie à la Corse et à Marseille est ensuite inhumé dans son village natal de Conca.
La suprême injure pour une forteresse n’est pas de tomber sous les piques des assauts et les chocs des béliers ; mais sous les pics des démolisseurs et les coups de butoir des bulldozers.
Autant le premier abandon apporte-t-il une certaine dignité, autant le second effacement est loqueteux et pitoyable. A vous en causer du chagrin.
Et pourtant, ne s’agissant pas de notre citadelle, nous nous réjouissons de savoir que, bientôt, à la place de l’ancienne Maison d’arrêt, triste, hermétique et grise en ses murs comme en son âme et conscience, s’élèveront deux beaux immeubles, gais, attrayants, bordés de vert.
Janvier avait été le mois retenu au calendrier de la LOGIREM et confirmé en novembre dernier à Corte même par son P.D.G. M. Claudius Petit, par ailleurs député, ancien ministre, pour le commencement des travaux, De démolition, d’abord, de construction ensuite ce qui, pour une fois, rompt avec le paradoxe et l’exception qui, par habitude confirme la règle.
Nous sommes donc à la veille de voir s’effacer, sans regret aucun, ce coin d’ombre que firent pour notre ville et sa notoriété E prigio.
En Corse, et dans toute la France, dans les milieux pénitentiaires et… autres, les prisons de Corte étaient synonymes de conditions terribles de détention.
En hiver, froid et humide insupportables; en été, chaleur aussi suffocante que sous les « plombs» de Venise.
Cellules obscures, exiguës, oubliettes plus que petites pièces pour loger les prisonniers (le dictionnaire dixit) : murs d’une épaisseur désespérante. Enceinte infranchissable dont le seul avantage. de la haute façade octogonale, était de livrer au regard et à la pensée huit coins du ciel au lieu de… 4 pour le commun des mortels.
Au regard et à la pensée seulement, l’imagination créatrice de … rêves d’évasion se heurtant à l’inaccessible toit d’azur. Et on avait laissé à l’entrée toutes les espérances.
De sinistre mémoire (certains de nos vieilles gens en témoignent) pour les Cortenais, dont le célèbre Papillon qui, quoi qu’il fut bref, trouva son séjour insupportable, les prisons de Corte furent également impitoyables pour leur constructeur qui, dit-on, se donna la mort pour les avoir édifiées. L’Histoire n’a pas retenu le nom de ce monsieur. Elle se rappelle, d’ailleurs, très peu de choses à leur sujet : travaux de terrassement commencés en 1881 mais bientôt arrêtés faute de crédits. L’année suivante, l’entrepreneur Roch Monlau avait bouclé l’enceinte octogonale.
En décembre 87, reprise des travaux de construction du bâtiment, d’après les plans de l’architecte départemental M. Dumoulin. Mais en 88 son contrat fut résilié, au profit d’autres entreprises puisque l’ensemble finissait, un jour, par prendre corps. C’est en juillet 1927 que fut construite l’aile latérale pour abriter les gendarmes, leurs familles et les locaux de la brigade.
Aujourd’hui, les uns et les autres sont beaucoup mieux là où ils sont.
Et c’est avec joie que nous assisterons, demain, à l’éclosion de la vie sur les ruines d’une forteresse devenue inutile depuis bientôt quarante ans.
Vue de la ville: à droite démolition de l’ancienne prison
Des familles Cortenaises, en effet, conservent des pièces d’archives parfois surprenantes…Parmi celles-ci, le projet de léonard Pieraggi, qui voulait faire des «Porette» – zone totalement vierge de constructions au milieu du siècle dernier – le port de Corte.
« La magnifique vallée delle Porette. Toujours alimentée par les eaux du Tavignano se prêterait bien à l’aménagement d’un port» écrit M. Pierraggi, qui compare le site à celui de Bristol en Angleterre, relié par un système d’ écluses à l’océan, situé à plus de 22 km un peu moins que d’ Aléria à Corte…
« Le port ne servirait pas seulement de refuge à une f1otte, et au commerce, mais il serait impraticable à l’ennemi malgré les nouveaux moyens de destruction maritime, car en moins de 12 heures, 40.000 Corses arriveraient de tous côtés de l’île à l’endroit menacé sans compter les secours que l’on enverrait de Toulon par la voie de Nice…
« Non vraiment, nul n’ oserait attaquer Port-Corte serti dans son écrin de montagne, « un port qui, en cas de guerre maritime, pourrait servir d’abri à une flotte militaire qui se trouverait à la portée en moins de 24 heures de toutes les côtes de l’Italie, de la Grèce, et de l’Afrique.
L’ingénieux Cortenais allait encore plus loin car à partir de l’hypothèse d’un port à Corte, Il élaborait tout un système économique :
« Le port serait assorti d’un chantier naval qui utiliserait le bois des magnifiques forêts toutes proches, le fer serait fourni par l’usine de Solenzara sans compter l’usine de Toga et le cuivre sur place ».
Que de richesses minières, dont nous ne soupçonnons même pas l’existence aujourd’hui, mais continuons notre lecture :
« Pour les agrès, on pourrait facilement obtenir par l’arrosage et en cultivant la vallée tout le long du Tavignano des quantités infinies de lin, du chanvre et du coton ( … ) Cet essor s’étendrait à la plaine orientale pour laquelle on ajouterait l’élevage de la cochenille et la culture de la garance ».
Le port de Corte un rêve…
Un rêve parmi tant d’ autres. Mais que l’on imagine: c’ est l’histoire de la cité qui en eût été changée !
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