L’homme qui rêva de faire de Corte le « Bristol » de la Corse
Des familles Cortenaises, en effet, conservent des pièces d’archives parfois surprenantes…Parmi celles-ci, le projet de léonard Pieraggi, qui voulait faire des «Porette» – zone totalement vierge de constructions au milieu du siècle dernier – le port de Corte.
« La magnifique vallée delle Porette. Toujours alimentée par les eaux du Tavignano se prêterait bien à l’aménagement d’un port» écrit M. Pierraggi, qui compare le site à celui de Bristol en Angleterre, relié par un système d’ écluses à l’océan, situé à plus de 22 km un peu moins que d’ Aléria à Corte…
« Le port ne servirait pas seulement de refuge à une f1otte, et au commerce, mais il serait impraticable à l’ennemi malgré les nouveaux moyens de destruction maritime, car en moins de 12 heures, 40.000 Corses arriveraient de tous côtés de l’île à l’endroit menacé sans compter les secours que l’on enverrait de Toulon par la voie de Nice…
« Non vraiment, nul n’ oserait attaquer Port-Corte serti dans son écrin de montagne, « un port qui, en cas de guerre maritime, pourrait servir d’abri à une flotte militaire qui se trouverait à la portée en moins de 24 heures de toutes les côtes de l’Italie, de la Grèce, et de l’Afrique.
L’ingénieux Cortenais allait encore plus loin car à partir de l’hypothèse d’un port à Corte, Il élaborait tout un système économique :
« Le port serait assorti d’un chantier naval qui utiliserait le bois des magnifiques forêts toutes proches, le fer serait fourni par l’usine de Solenzara sans compter l’usine de Toga et le cuivre sur place ».
Que de richesses minières, dont nous ne soupçonnons même pas l’existence aujourd’hui, mais continuons notre lecture :
« Pour les agrès, on pourrait facilement obtenir par l’arrosage et en cultivant la vallée tout le long du Tavignano des quantités infinies de lin, du chanvre et du coton ( … ) Cet essor s’étendrait à la plaine orientale pour laquelle on ajouterait l’élevage de la cochenille et la culture de la garance ».
Le port de Corte un rêve…
Un rêve parmi tant d’ autres. Mais que l’on imagine: c’ est l’histoire de la cité qui en eût été changée !