Tino Rossi in Corti

Constantin Rossi est né le 29 avril 1907 à Ajaccio et décède le 26 septembre 1983 à Neuilly-sur-Seine.

D’une famille de huit enfants, il porte le prénom d’un de ses frères mort peu avant sa naissance. Après des débuts difficiles à Toulon, il épouse Annie Marlan. Ensemble, ils auront une fille en 1927, puis se sépareront.

Il retourne dans sa ville natale, Ajaccio, ou il sera changeur dans un casino, mais un incendie le détruit en 1929. Il repart à Marseille en compagnie de sa deuxième épouse Faustine Fratani, secrétaire du directeur de l’ancien casino de la Cité impériale.

Installé à Aix-en-Provence il chante pour ses amis au Terminus, où se retrouvent plusieurs étudiants corses. Constantin choisi de devenir Tino en se rappelant la façon qu’avait l’évêque d’Ajaccio lors de sa confirmation, de détacher les syllabes de son prénom :  « Constant-Tino ».

C’est avec son père en 1932, à Marseille qu’il est attiré par une pancarte : « Enregistrez votre voix pour cents sous ».

Un représentant de la maison de disques Parlophone, présent dans la boutique l’invite à Paris pour enregistrer, moyennant 1000 francs, ce sera son premier disque. A Marseille le 3 mars 1933, Tino est engagé pour sept jours et quatorze représentations à l’Alcazar et au Théâtre des variétés.

La maison de disque Columbia s’intéresse à lui car le chanteur ajaccien est dynamique et novateur, en particulier dans le domaine de la publicité. Il enregistre la sérénade de Toselli, j’ai rêvé d’une étoile, la ballade du roi d’Ys et le tango de Marilou. Il ne quittera jamais sa maison de disque qui deviendra une filiale de Pathé-Marconi.

Il est le premier chanteur à obtenir un disque d’or en 1949, avec sa chanson : « Petit papa noël » avec environ 35 millions d’exemplaire écoulés, dont 20 millions pour la France. C’est aussi la chanson préférée des Français.

Il débute une carrière dans l’opéra en 1955, mais désire plus que tout profiter de sa famille et de la Corse. Il participe à plusieurs galas, comme le 3 juin 1976 aux tuileries devant 6000 personnes, il chante au profit de la campagne écologique de la Ville de Paris, baptisée « Paris 2000 espaces verts ».

Photographies de la venue de Tino Rossi à Corte, un véritable évènement !

Leccia Bastien à Corte

Né le 3 novembre 1919 à Conca di Porto-Vecchio (Corse) Décédé le 9 avril 2004 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Député des Bouches-du-Rhône de 1967 à 1968

Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1983 à 1989

Bastien Leccia est né le 3 novembre 1919 à Conca, dans les montagnes au nord de Porto-Vecchio.

« La plus grande ville corse » selon ses mots, il ne cesse de placer l’Île de Beauté au cœur de ses préoccupations et de son action publique ».

Il exercera la profession d’expert-comptable à Marseille et adhère à la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO) : membre des Jeunesses socialistes du onzième canton des Bouches-du-Rhône à partir de 1936, il en devient secrétaire général en 1939. Il prend la direction départementale des Jeunesses socialistes et participe à la Résistance au sein du Mouvement de libération nationale, à partir de 1941. En août 1944, il combat avec les Forces françaises de l’intérieur pour la libération de Marseille.

Il rejoint l’Union démocratique et socialiste de la Résistance en octobre 1945. Ami de Gaston Defferre, il est élu conseiller municipal de Marseille en 1959. Il est également proche de François Mitterrand.

Il crée à Marseille en 1955 la : « Maison de la Corse » ainsi que de la : « Fédération des groupements corses des Bouches-du-Rhône », qu’il dirigera de 1957 à 1999, ce dernier se fait l’avocat des intérêts de l’Île de Beauté à l’Assemblée nationale. Pendant la discussion du projet de loi de finances d’octobre 1967, il souligne les nombreux handicaps dont souffre la Corse. Il déplore ainsi les frais qui écrasent les importations et les exportations corses et qui entraînent la hausse du coût de la vie. Il regrette également le sous-équipement de l’île.

La gauche arrive au pouvoir en 1981, il suit Gaston Defferre au ministère de l’Intérieur et de la décentralisation. Il sera nommé : délégué aux Affaires corses de juillet 1981 à août 1982 par le maire de Marseille. Jouant un rôle essentiel dans la mise en place du premier statut particulier de la région de Corse en mars 1982. Il sera nommé président de la Compagnie nationale du Rhône en avril 1982, fonction qu’il abandonnera à son entrée à la Haute assemblée en mai 1983.

Le 11 mai 1983, il devient sénateur des Bouches-du-Rhône. Au Palais du Luxembourg, il s’inscrit au groupe socialiste, lui qui préside ensuite l’Union des élus socialistes et républicains des Bouches-du-Rhône à partir de 1987. Membre de la commission des affaires étrangères en 1983 et de 1986 à 1989, il siège également à la commission des lois de 1983 à 1986.

Il s’exprime ainsi au sujet de la Corse, en juin 1985, lors de la discussion du projet de loi relatif à l’élection des conseillers régionaux. Soulignant une nouvelle fois la «spécificité géographique, historique et culturelle de l’île », l’ancien délégué aux Affaires corses dépose un amendement afin que la Corse demeure une circonscription unique. Il s’intéresse aussi, en mai 1987, à la modification du régime électoral de la ville de Marseille.

Il s’exprime en outre sur le projet de loi relatif à la liberté de communication, en juin 1986. Rappelant que c’est le pouvoir socialiste qui a libéré l’audiovisuel à partir de 1981, il voit dans le texte proposé par le gouvernement de Jacques Chirac la menace d’un « véritable démantèlement du service public », avec en particulier la privatisation annoncée de TF1. Il s’abstient par ailleurs sur la loi relative au revenu minimum d’insertion, en novembre 1988.

Il décède le 9 avril 2004 à Marseille âgé de quatre-vingt-quatre ans. Ce militant socialiste qui a consacré toute sa vie à la Corse et à Marseille est ensuite inhumé dans son village natal de Conca.

La démolition de la prison

 

La suprême injure pour une forteresse n’est pas de tomber sous les piques des assauts et les chocs des béliers ; mais sous les pics des démolisseurs et les coups de butoir des bulldozers.

 Autant le premier abandon apporte-t-il une certaine dignité, autant le second effacement est loqueteux et pitoyable. A vous en causer du chagrin.

Et pourtant, ne s’agissant pas de notre citadelle, nous nous réjouissons de savoir que, bientôt, à la place de l’ancienne Maison d’arrêt, triste, hermétique et grise en ses murs comme en son âme et conscience, s’élèveront deux beaux immeubles, gais, attrayants, bordés de vert.

 Janvier avait été le mois retenu au calendrier de la LOGIREM et confirmé en novembre dernier à Corte même par son P.D.G. M. Claudius Petit, par ailleurs député, ancien ministre, pour le commencement des travaux, De démolition, d’abord, de construction ensuite ce qui, pour une fois, rompt avec le paradoxe et l’exception qui, par habitude confirme la règle.

 Nous sommes donc à la veille de voir s’effacer, sans regret aucun, ce coin d’ombre que firent pour notre ville et sa notoriété E prigio.

 En Corse, et dans toute la France, dans les milieux pénitentiaires et… autres, les prisons de Corte étaient synonymes de conditions terribles de détention.

 En hiver, froid et humide insupportables; en été, chaleur aussi suffocante que sous les « plombs» de Venise.

 Cellules obscures, exiguës, oubliettes plus que petites pièces pour loger les prisonniers (le dictionnaire dixit) : murs d’une épaisseur désespérante. Enceinte infranchissable dont le seul avantage. de la haute façade octogonale, était de livrer au regard et à la pensée huit coins du ciel au lieu de… 4 pour le commun des mortels.

 Au regard et à la pensée seulement, l’imagination créatrice de … rêves d’évasion se heurtant à l’inaccessible toit d’azur. Et on avait laissé à l’entrée toutes les espérances.

 De sinistre mémoire (certains de nos vieilles gens en témoignent) pour les Cortenais, dont le célèbre Papillon qui, quoi qu’il fut bref, trouva son séjour insupportable, les prisons de Corte furent également impitoyables pour leur constructeur qui, dit-on, se donna la mort pour les avoir édifiées. L’Histoire n’a pas retenu le nom de ce monsieur. Elle se rappelle, d’ailleurs, très peu de choses à leur sujet : travaux de terrassement commencés en 1881 mais bientôt arrêtés faute de crédits. L’année suivante, l’entrepreneur Roch Monlau avait bouclé l’enceinte octogonale.

 En décembre 87, reprise des travaux de construction du bâtiment, d’après les plans de l’architecte départemental M. Dumoulin. Mais en 88 son contrat fut résilié, au profit d’autres entreprises puisque l’ensemble finissait, un jour, par prendre corps. C’est en juillet 1927 que fut construite l’aile latérale pour abriter les gendarmes, leurs familles et les locaux de la brigade.

 Aujourd’hui, les uns et les autres sont beaucoup mieux là où ils sont.

 Et c’est avec joie que nous assisterons, demain, à l’éclosion de la vie sur les ruines d’une forteresse devenue inutile depuis bientôt quarante ans.

Vue de la ville:  à droite démolition de l’ancienne prison

 

L’homme qui rêva de faire de Corte le « Bristol » de la Corse

 

 Des familles Cortenaises, en effet, conservent des pièces d’archives parfois surprenantes…Parmi celles-ci, le projet de léonard Pieraggi, qui voulait faire des «Porette» – zone totalement vierge de constructions au milieu du siècle dernier – le port de Corte.

 « La magnifique vallée delle Porette. Toujours alimentée par les eaux du Tavignano se prêterait bien à l’aménagement d’un port» écrit M. Pierraggi, qui compare le site à celui de Bristol en Angleterre, relié par un système d’ écluses à l’océan, situé à plus de 22 km un peu moins que d’ Aléria à Corte…

 « Le port ne servirait pas seulement de refuge à une f1otte, et au commerce, mais il serait impraticable à l’ennemi malgré les nouveaux moyens de destruction maritime, car en moins de 12 heures, 40.000 Corses arriveraient de tous côtés de l’île à l’endroit menacé sans compter les secours que l’on enverrait de Toulon par la voie de Nice…

 « Non vraiment, nul n’ oserait attaquer Port-Corte serti dans son écrin de montagne, « un port qui, en cas de guerre maritime, pourrait servir d’abri à une flotte militaire qui se trouverait à la portée en moins de 24 heures de toutes les côtes de l’Italie, de la Grèce, et de l’Afrique.

 L’ingénieux Cortenais allait encore plus loin car à partir de l’hypothèse d’un port à Corte, Il élaborait tout un système économique :

 « Le port serait assorti d’un chantier naval qui utiliserait le bois des magnifiques forêts toutes proches, le fer serait fourni par l’usine de Solenzara sans compter l’usine de Toga et le cuivre sur place ».

 Que de richesses minières, dont nous ne soupçonnons même pas l’existence aujourd’hui, mais continuons notre lecture :

 « Pour les agrès, on pourrait facilement obtenir par l’arrosage et en cultivant la vallée tout le long du Tavignano des quantités infinies de lin, du chanvre et du coton ( … ) Cet essor s’étendrait à la plaine orientale pour laquelle on ajouterait l’élevage de la cochenille et la culture de la garance ».

 Le port de Corte un rêve…

 Un rêve parmi tant d’ autres. Mais que l’on imagine: c’ est l’histoire de la cité qui en eût été changée ! 

A Rinascita

Rinascita di u Vechju Corti 

Concert Lac de Melo  co-organisé par A Rinascita

Kallysd’or pour la Rinascita le 13 juillet 2003