Inter Cortenais Basket

 

L’inter Cortenais Basket:

Le club a été fondé en 1971 et est sous la présidence de Jean-François Filippi.

Les règles du jeu

Le basket ball se joue selon 3 règles fondamentales: Pas de contact physique, pas plus de 2 pas avec le ballon sans dribbler et interdiction de dribbler une fois le dribble arrêté.

Règles principales

Mouvement

Un joueur ne doit faire progresser le jeu que dans les limites suivantes:

  • Un joueur qui est immobile quand il reçoit le ballon peut faire un mouvement de pivot sur l’un ou l’autre pied.
  • Un joueur qui est en mouvement quand il reçoit le ballon a le droit d’effectuer 2 pas avant de s’arrêter, de passer le ballon ou bien de tirer en course.

Dribble irrégulier Il est interdit de dribbler à 2 mains. Une fois le dribble arrêté il est interdit de reprendre le dribble, il faut alors passer, pivoter ou tirer.

3 Secondes : Un joueur ne doit pas rester dans la zone réservée de l’équipe adverse pendant plus de 3 secondes à moins qu’il n’effectue un tir. La zone réservée occupe la partie de la raquette depuis la ligne de fond jusqu’à la ligne de lancer-franc.

5 Secondes : Pour effectuer une remise en jeu le joueur dispose de 5 secondes pour passer à un partenaire démarqué.

8 Secondes : Une équipe dispose de 8 secondes pour franchir la ligne médiane après une remise en jeu dans le demi-terrain opposé.

24 Secondes : Une équipe dispose de 24 secondes pour tenter un shoot.

Retour en zone : Une fois la ligne médiane franchie, le ballon ne peut repasser dans la zone arrière.

Entre-deux : L’entre-deux a lieu non seulement au début de chaque mi-temps et de chaque prolongation mais aussi en cas de prise de balle par 2 adversaires simultanément pendant 3 secondes. L’arbitre siffle alors un entre-deux qui permet de départager les 2 équipes.

Basket 1983 

Allocution de M. Valéry Giscard d’Estaing à Corte, le Vendredi 9 Juin 1978

VISITE OFFICIELLE EN CORSE

MON CHER MAIRE, MESDAMES ET MESSIEURS LES MAIRES, MESDAMES ET MESSIEURS LES ELUS, J’ATTENDAIS DE VOUS ENTENDRE, MONSIEUR LE MAIRE, AVEC UNE CERTAINE IMPATIENCE CAR VOTRE REPUTATION ORATOIRE EST CONNUE. DE VOTRE LONGUE HABITUDE DU PRETOIRE, DE VOTRE TRADITION DE FAMILLE, VOUS TENEZ L’ART INCOMPARABLE DU PLAIDOYER, PLAIDOYER POUR VOTRE VILLE, PLAIDOYER POUR LA CORSE INTERIEURE, PLAIDOYER POUR LA FRANCE. ET J’AI ETE TRES HEUREUX DE VOUS ENTENDRE EXPRIMER TRES SPONTANEMENT VOS SENTIMENTS PERSONNELS. D’ABORD CEUX DE VOTRE CONVICTION PROFONDE, QUI FAIT DE VOUS LE PREMIER, MAIS, HEUREUSEMENT, PAS LE SEUL, GISCARDIEN DE L’ILE.

ENSUITE, CEUX D’UN HOMME QUI COMPREND, PARCE QU’IL EST MAIRE DE LA CAPITALE HISTORIQUE DE LA CORSE, L’INTERET PROFOND DE LA COMMUNAUTE INSULAIRE SANS IGNORER LES SOLIDARITES QUI INTEGRENT LA CORSE DANS LA REPUBLIQUE. VOUS AVEZ PARLE DES PROBLEMES PROPRES A LA CORSE DE L’INTERIEUR. SI J’AI TENU A PASSER TROIS JOURS EN CORSE, PUISQUE ME VOILA AU TROISIEME JOUR DE MON VOYAGE, C’EST PRECISEMENT POUR VENIR DANS LA CORSE INTERIEURE POUR RENCONTRER DIRECTEMENT LES ELUS ET LA POPULATION. TOUT A L’HEURE JE VOUS DIRAI QU’AU-COURS DE CE VOYAGE J’AI APPRIS QUELQUE CHOSE DE FONDAMENTAL. MAIS AVANT DE TIRER CETTE CONCLUSION, J’AI OBSERVE AVEC VOUS LES DONNEES DU PROBLEME DE LA CORSE DE L’INTERIEUR.

LES GRANDS ATOUTS DE LA CORSE MODERNE QUI SONT LE LITTORAL, LE TOURISME, L’OUVERTURE SUR L’EXTERIEUR SONT UN DEFI POUR LA CORSE DES MONTAGNES EN ATTIRANT LA POPULATION VERS LA COTE. D’AUTRE_PART, IL EST DES REALISATIONS, DES INVESTISSEMENTS, DES IMPLANTATIONS, QUI DONNENT UN PEU AUX CORSES DU LITTORAL LE SENTIMENT QUE LEUR MONTAGNE POURRAIT ETRE UN REFUGE TANT ILS SONT TROUBLES PAR LA VIE MODERNE. IL Y A DONC UN VERITABLE PROBLEME DE LA CORSE DE L’INTERIEUR. CE PROBLEME COMMENT LE RESOUDRE ? VOUS AVEZ ESQUISSE UN CERTAIN NOMBRE DE PERSPECTIVES. D’ABORD, L’INSTALLATION A CORTE PROCHAINEMENT, N’EST-CE PAS MME LE MINISTRE DES UNIVERSITES ‘ALICE SAUNIER-SEITE’ ET ELUE MUNICIPALE DE LA CORSE DE L’INTERIEUR, DE L’UNIVERSITE. CETTE IMPLANTATION, NATURELLEMENT VA POSER DES PROBLEMES A LA VILLE PUISQU’IL Y AURA DES AMENAGEMENTS DES EQUIPEMENTS URBAINS D’ACCOMPAGNEMENT.

CE QUE JE SOUHAITE, MME LE MINISTRE, C’EST QUE CETTE UNIVERSITE SOIT SURTOUT UTILE POUR LES ETUDIANTS. IL NE FAUT PAS FAIRE UNE UNIVERSITE POUR LA SATISFACTION UNIVERSITAIRE, IL FAUT FAIRE UNE UNIVERSITE POUR LES JEUNES CORSES. C’EST-A-DIRE QUE CEUX QUI Y AURONT TRAVAILLE SOIENT ENSUITE APTES A EXERCER DES FONCTIONS DE HAUT NIVEAU, SOIT DANS LA VIE INSULAIRE, SOIT BIEN ENTENDU DANS NOTRE VIE NATIONALE. C’EST POURQUOI, JE SOUHAITE QUE DANS LE CHOIX DES PROGRAMMES, DES ORIENTATIONS, IL Y AIT TOUJOURS, A LA BASE,, UNE PREOCUPATION : QUE FERONT A LEUR SORTIE DE L’UNIVERSITE CES JEUNES FILLES  ET CES JEUNES GENS CORSES QUI VEULENT LEGITIMEMENT AVOIR UNE ACTIVITE, UNE RESPONSABILITE ET UN EMPLOI ?

‘DEBOUCHES’
AU-PLAN DES ORIENTATIONS GENERALES – VOUS AVEZ ADRESSE UNE FLECHE A DE TRES LOINTAINS PREFETS DE LA CORSE, CERTAINEMENT PAS A M. BURGALAT QUI M’ACCOMPAGNE, CERTAINEMENT PAS AU NOUVEAU PREFET DE LA HAUTE-CORSE ‘YVES BENTEGEAC’, CERTAINEMENT PAS A MON CONSEILLER POLITIQUE ‘JEAN RIOLACCI’ ISSU LUI-MEME DE LA HAUTE-CORSE.

IL EST TRES IMPORTANT MAINTENANT QU’UNE INFLEXION SOIT MARQUEE AU NIVEAU DES ELUS ET AU NIVEAU DES SERVICES EN DIRECTION DE LA CORSE INTERIEURE, QU’IL S’AGISSE DE LA POURSUITE DE LA POLITIQUE D’EQUIPEMENT, EN-MATIERE ROUTIERE NOTAMMENT, QU’IL S’AGISSE DE L’EFFORT DE MISE EN VALEUR AGRICOLE AU-PROFIT DE L’ELEVAGE EN PARTICULIER, QU’IL S’AGISSE DE LA  RECHERCHE DE FORMULES DE TOURISME ASSOCIANT LA PROTECTION DES SITES ET LE PROGRES DU NIVEAU DE VIE DES POPULATIONS.

L’EFFORT DE RENOVATION RURALE EST ENGAGE : IL DEVRA SE POURSUIVRE. JE SUIS CONVAINCU QUE LA SOMIVAC SOCIETE DE MISE EN VALEUR DE LA CORSE EST PRETE A LE DEVELOPPER DANS VOTRE REGION.

LES PERSPECTIVES QUE J’AI OUVERTES, HIER, A AJACCIO EN DIRECTION DE L’ARTISANAT, DOIVENT EGALEMENT S’APPLIQUER, ME SEMBLE-T-IL, LARGEMENT A LA CORSE DE L’INTERIEUR. ENFIN, M. LE MINISTRE DE L’INTERIEUR ‘CHRISTIAN BONNET’, IL FAUT QUE VOUS PENSIEZ, AVEC VOS COLLEGUES DU GOUVERNEMENT, A METTRE CHAQUE JOUR EN APPLICATION CETTE ORIENTATION QUE J’AVAIS FIXEE L’ANNEE DERNIERE DANS UNE MONTAGNE A VALLOUISE, QUI EST CELLE DU MAINTIEN DES SERVICES PUBLICS EN ZONE RURALE DIFFICILE. JE SAIS QUE CELA ENTRAINE UN CERTAIN SURCOUT POUR LES SERVICES, JE SAIS QUE CERTAINS FONCTIONNAIRES PREFERENT ETRE REGROUPES DANS DES CENTRES PLUS IMPORTANTS. MAIS IL NE FAUT PAS OUBLIER LA NOTION DU SERVICE PUBLIC.

LE SERVICE PUBLIC EST FAIT POUR LES POPULATIONS : IL DOIT DONC CONTINUER A S’EXERCER TRES LARGEMENT SUR_PLACE ; C’EST VRAI POUR L’EDUCATION, POUR L’EQUIPEMENT, POUR LA SECURITE

UN DEUXIEME ASPECT QUE J’EVOQUERAI EN PRESENCE DU PRESIDENT GIACOBBI, C’EST LE PARC REGIONAL. PARCE QUE JE CROIS QUE CE PARC REGIONAL CONSTITUE UN EXEMPLE DE CE QUI PEUT ETRE ENTREPRIS POUR ASSURER LE DEVELOPPEMENT DE LA CORSE INTERIEURE. CET ETABLISSEMENT PUBLIC S’ETEND SUR 70 COMMUNES DONT PLUSIEURS DANS LE CORTENAIS ET RECOUVRE ENVIRON 200 000 HECTARES. LA NATURE L’A DOTE A L’ORIGINE D’UN CERTAIN NOMBRE DE RESSOURCES NATURELLES SUPERBES ET D’AILLEURS INCONNUES EN DEHORS DE L’ILE, NOTAMMENT VOTRE PATRIMOINE FORESTIER, RICHE DE MAGNIFIQUES ESSENCES. MAIS LE MERITE DES ANIMATEURS DU PARC REGIONAL, C’EST D’AVOIR SU ASSURER L’ASSOCIATION DE PARTENAIRES DIVERS DANS UN DESSEIN CONCRET, PUISQUE TOUS VOUS AVEZ ETE AMENES, D’UNE MANIERE OU D’UNE AUTRE, A PARTICIPER A SA MISE EN PLACE. CE N’EST PAS FACILE DE CONCILIER SUR LE TERRAIN LES DEUX EXIGENCES QUE JE RETROUVE PARTOUT AU-COURS DE MON VOYAGE EN CORSE, QUI SONT LA PROTECTION DU CADRE NATUREL ET LES NECESSITES DU DEVELOPPEMENT. C’EST PAR CONSIDERATION DE CES DEUX PROBLEMES QUE VOUS POURREZ ASSURER LE DEVELOPPEMENT DE LA CORSE INTERIEURE. JE DIS VOLONTIERS QUE CE QUE VOUS FAITES ICI, A UNE VALEUR D’EXEMPLE POUR BEAUCOUP D’AUTRES PARC REGIONAUX. ON PEUT EN DEGAGER DES LECONS QUI SONT VALABLES POUR L’ENSEMBLE DE NOTRE PAYS. C’EST POURQUOI IL CONVIENDRA QUE L’AIDE DE LA COLLECTIVITE NATIONALE CONTINUE A VOUS ETRE APPORTEE.

JE TIRERAI TOUT A L’HEURE DEVANT LES JOURNALISTES QUI ME POSERONT DES QUESTIONS LES LECONS DE CE VOYAGE EN CORSE. VOUS ME DISIEZ, MONSIEUR LE MAIRE, QUE VOUS VOUS REJOUISSIEZ DE PENSER QUE J’ETAIS VENU EN EFFET ECOUTER ET RENCONTRER LES CORSES. L’ACCUEIL DE LA POPULATION DE VOTRE VILLE, COMME L’ACCUEIL IL Y A QUELQUES HEURES DE LA VILLE DE CALVI M’ONT BIEN MONTRE QU’ILS N’Y AVAIT PAS D’AMBIGUITE DANS L’ESPRIT DES CORSES. IL N’Y EN A PAS SUR L’ORIENTATION FONDAMENTALE QU’ILS VEULENT VOIR APPLIQUER DANS LEUR ILE : RESOUDRE LES DIFFICULTES ECONOMIQUES ET SOCIALES AU-SEIN DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE. LA POPULATION DE CORTE NE SE SERAIT PAS DERANGEE POUR VENIR SUR MON PASSAGE AVEC NON SEULEMENT SA PRESENCE, MAIS SES GESTES, SES SOURIRES, SES GRAINS DE RIZ, SES PETALES, SI ELLE N’AVAIT PAS QUELQUE CHOSE A EXPRIMER. JE COMPRENDS MIEUX QUE LA CORSE, CE N’EST PAS LE PROBLEME DE LA CORSE, CE SONT LES PROBLEMES DE LA CORSE DUS A LA DISLANCE, A L’INSULARITE, A LA DIFFICULTE DU SOL, A CELLE DE SES COMMUNICATIONS INTERIEURES, A LA TRADITION D’EXPATRIEMENT, AUJOURD’HUI MODIFIEE, DE SES FILS DANS LES POSSESSIONS FRANCAISES DE JADIS. TOUT CECI A CREE DES PROBLEMES. CE QUE LES CORSES ATTENDENT, C’EST QU’ILS SOIENT RESOLUS DANS UN ESPRIT MODERNE DE PROGRES ET DE JUSTICE. CE SONT CES PROBLEMES QUE LE GOUVERNEMENT REGLERA AVEC LE CONCOURS DES ELUS MUNICIPAUX, CANTONAUX ET LEGISTATIFS DE LA CORSE. CAR LA FORME MODERNE DE L’ACTION EN COMMUN, C’EST PRECISEMENT D’ETUDIER EN COMMUN DES PROBLEMES, DE RECHERCHER EN COMMUN DES SOLUTIONS AILLEURS QUE DANS LES DONJONS DE L’ADMINITRATION CENTRALE

MESDAMES, MESSIEURS, JE REGARDE LE DECOR DE VOTRE MAIRIE. J’AI RENCONTRE UNE FOIS UN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A CHAMALIERES. IL M’AVAIT DIT : « VOUS AVEZ A CHAMALIERES LA PLUS BELLE MAIRIE DE FRANCE ». CELA PROUVE QUE LES PRESIDENTS DE LA REPUBLIQUE N’ETAIENT PAS VENUS A CORTE. VOUS AVEZ UNE PLUS BELLE MAIRIE QUE N’ETAIT LA MIENNE. SUR SES MURS, VOUS AVEZ PRIS LE SOIN D’ECRIRE UNE DEVISE ; CETTE DEVISE IL NE FAUT PAS LA PRENDRE AU SENS ETROIT, IL FAUT LA PRENDRE AU SENS LARGE : « FORTI SAREMU SI SAREMU UNITI »,  »NOUS SERONS FORT SI NOUS RESTONS UNIS ». VIVE CORTE, VIVE LA CORSE, VIVE LA FRANCE.

Extrait du Monde sur l’université

Corté, symbole de la corsitude

 

« Corte la belliqueuse (…) est une merveille de pittoresque, une des perles de la Corse. » Ces lignes, extraites d’un ouvrage de 1937, sont au diapason de l’enthousiasme qu’a toujours suscité chez les voyageurs la cité ancrée à flanc de montagne, par niveaux successifs. Comme si ses bâtisseurs s’étaient inspirés des cultures en terrasses de leurs voisins paysans pour imaginer ce labyrinthe de venelles et d’escaliers qui ouvrent sur des placettes tranquilles, ces porches obscurs et frais, ces rues bordées de hautes maisons de pierre aux façades percées de fenêtres à jalousies.

L’exposition « La Corse et le tourisme, 1755-1960″, organisée à Corte, au Musée régional, porte témoignage de cet enthousiasme. Avant de s’achever avec la naissance du tourisme de masse, pour laisser un « temps d’analyse et de recul », comme le dit Rémi Froment, secrétaire général du musée, cette exposition ramène souvent à la ville elle-même, à travers les clins d’oeil de l’histoire.

Corte, ainsi, est aujourd’hui « le coeur de la fréquentation du Centre-Corse », selon la formule du directeur de l’office du tourisme Jean-Felix Acquaviva, après avoir été une éphémère capitale politique au XVIIIe siècle. Les touristes modernes, séduits par ses sites naturels, renouent sans le savoir avec l’émerveillement de leurs devanciers du XIXe, devant la majesté du cirque de montagnes qui l’encercle.

Ils s’inscrivent aussi, lorsqu’ils randonnent sur ses sentiers, dans les pas de leurs prédécesseurs du début du XXe siècle. A l’époque, des alpinistes, souvent allemands ou autrichiens, ouvraient des voies nouvelles vers les sommets de l’île, sous l’oeil dubitatif des habitants…

Plus tôt encore, les tout premiers touristes, ceux de la fin du XVIIIe siècle, accouraient non pour les paysages – qui n’intéressaient alors personne -, mais pour rencontrer… des indépendantistes. C’est leur chef, Pascal Paoli (1725-1807), qui a fait de Corte sa capitale. Paoli s’inspire des Lumières. Admiré par Jean-Jacques Rousseau et Voltaire, il est le général en chef et le « président » de l’île, pendant ses seules années de souveraineté, de 1755 à 1769. Il déclenche dans toute l’Europe une vague de curiosité, suivie de nombreuses visites dans l’île.

Aujourd’hui, « l’impact touristique de Pascal Paoli est faible », reconnaît Xavier Poli (div. droite), premier adjoint au maire de Corte et président de la communauté de communes du Centre-Corse. Seuls 20 % des visiteurs de l’office du tourisme ont une démarche culturelle et patrimoniale, précise M. Acquaviva. Pourtant, Corte, qui reste pour les insulaires le symbole de l’aventure corse, mérite amplement d’être visitée pour elle-même.

Au coeur géographique de l’île, à la rencontre des trois vallées du Tavignano, de la Restonica et de l’Orta, elle est un verrou sur le passage est-ouest, à travers l’épine dorsale montagneuse.

Sa vocation militaire était donc évidente. Aujourd’hui comme hier, la citadelle est la vedette de la cité : ses visiteurs ont toujours été bluffés par le vertigineux « nid d’aigle » du XVe siècle, en équilibre sur la pointe d’un éperon rocheux, qui s’élève comme une falaise verticale et étroite au-dessus de la ville. Ce fortin de légende se visite toujours. Après leur victoire de 1769 contre Paoli, les Français l’ont entouré de casernes, de murailles, et d’un glacis à la Vauban. C’est dans cet ensemble que le musée de Corte trouvera sa place, à une portée de fusil du nid d’aigle.

En descendant du musée et de la citadelle, le visiteur revient, par la haute ville, vers le centre et la ville contemporaine. A moins qu’il ne préfère, au contraire, couronner l’ascension de ces ruelles vénérables par les points de vue grandioses qu’offrent le nid d’aigle ou le belvédère qui lui fait face.

Bâtie entre le XVIe et le XVIIIe siècle, la haute ville dégringole les pentes jusqu’à la frontière que marque le cours Paoli, principale artère de la ville. Escaliers et pans inclinés sont pavés, soit de galets de granit roulés par les eaux du Tavignano et de la Restonica, soit de petites dalles de schiste. Ils cohabitent avec le pavage en « marbre de Corte », sur l’escalier qui mène au nid d’aigle.

La haute ville offre un exemple préservé d’architecture rudimentaire de la Méditerranée, « entre la ville et le village », résume Jean Cancellieri, président de la société historique de Corte. Elle est aussi « une évocation de l’austérité, et parfois de la misère des genres de vie passés », ajoute-t-il.

Le pittoresque de la haute ville est d’autant moins surfait que la cité et ses habitants ne sont toujours pas riches. La modestie de leurs revenus, conjuguée au fléau de l’indivision, a souvent, depuis des décennies, conservé « dans son jus » la haute ville.

Depuis 2001 toutefois, la nouvelle municipalité accorde des subventions, qui ont permis d’amorcer un mouvement de réhabilitation, notamment sur le cours Paoli. Ces vieilles demeures, rendues encore plus sévères par les murs de schiste noir et les toits de lauzes, sont parfois très imposantes malgré leur décrépitude : sortes de « casernes hors de la citadelle », selon l’expression de M. Cancellieri, elles ont souvent été agrandies ou surélevées au XIXe siècle, pour loger des militaires.

Entre les murailles de la citadelle et la haute ville, le Palais national, bâtiment massif où Paoli avait installé son gouvernement, est aujourd’hui partagé entre la médiathèque municipale et le département d’études corses de l’université. Fondée par le grand homme, celle-ci a été rouverte en 1981. Avec ses quelque 6 600 habitants (sans les étudiants ni les touristes), Corte est ainsi la plus petite ville universitaire de France. Même si, faute de logements adaptés, la cité se désole de ne pas pouvoir retenir les universitaires au-delà des jours de cours.

La population estudiantine rajeunit cette vieille dame et l’anime, en particulier sur le cours Paoli : les bars branchés voisinent avec les maisons antiques, les chants polyphoniques avec les musiques rythmées.

La statue du général en chef trône sur la place qui porte son nom, au bout du cours. Un autre héros de l’indépendance, Jean-Pierre Gaffori (1704-1753), a sa place et sa statue, juste devant la maison de sa famille, qui porte toujours de nombreux impacts de balles, traces du passé tumultueux de la ville.

Le nom du « Babbu di a patria » (le père de la patrie) se retrouve encore sur les devantures de quelques bars ou restaurants. Mais Paoli n’est pas Napoléon : ni bibelots ni vaisselle à son effigie. En 2007, le bicentenaire de sa mort devrait rendre plus visible son empreinte sur Corte. Quant à rajeunir les façades de la haute ville, c’est une autre histoire…

Jean-Louis Andreani

Article paru dans l’édition du 28.10.06

Corti : Paese di l’Orsu

U paese di l’Orsu

 À la question de savoir s’ils connaissent « U paese di l’orsu », tous les Corses vous répondront que c’est Corte, mais savent-ils seulement pourquoi ?

Il y a plus de cinquante ans, un dresseur d’ours arrêta ses pas à Corte pour présenter aux Cortenais, le numéro de dressage qu’il avait réalisé. Tous les gosses de la ville ne voulurent pas manquer le spectacle et se portèrent sur la place Paoli où il devait être donné. Après qu’il eut esquissé quelques pas de danse, l’ours fut discrètement pris à partit par un groupe d’enfants qui se mirent à l’aiguillonner lorsque son maître avait le dos tourné. Clous rouillés, tout était bon pour piquer l’animal. Combien reçut-il de ces coups en traître ? Seule la pauvre bête aurait pu les compter si elle avait su le faire. Mais elle en garda néanmoins un souvenir cuisant. Son maître jura pour sa part de ne jamais remettre les pieds à Corte et si, d’aventure, au hasard de ses longues marches, le long des routes et des chemins, l’ours fatigué traînait la patte, il lui disait tout simplement :

« Trotte Martin sinon je te conduis à Corte ».

Et bien, croyez le ou non, l’ours retrouvait d’emblée toutes ses forces. Et c’est pour cela que depuis l’on se plaît à plaisanter des Cortenais en leur rappelant que l’ours lui même n’avait pas apprécié leur hospitalité.

Mimi FILIPPI

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Dominique Colonna : gardien de renommé

Né le 4 septembre 1928 à Corté , débute sa carrière en minime à l’âge de 13 ans  au club amateur de l’US Corté en 1941. En 1948, il suit son frère, étudiant de médecine, à Montpellier et signe son premier contrat professionnel au SO Montpellier dirigé en ce temps par le cortenais Orsetti. Il partage le poste de gardien de but avec Antoine Pons et dispute douze matchs d’un championnat que le club termine douzième. De 1949 à 1955, il rejoint le Stade français pendant 6 ans  avec son coéquipier André Laborde. En 1951, le club parisien est cependant abonné aux dernières places du championnat. Dominique Colonna et ses coéquipiers remportent le championnat de division 2 avec la meilleure attaque et la seconde défense. Deux ans après, le club connaît une nouvelle relégation et ne parvient pas à remonter et termine 13ème de division 2 en 1955. Dominique Colonna rejoint alors l’OCG Nice, il devient rapidement le gardien titulaire à la place d’Henri Hairabedian et remporte en fin de saison le championnat de France. Les Niçois finissent le championnat avec la meilleure défense. En fin de saison, l’OGC Nice dispute le challenge des champions face à l’UA Sedan-Torcy. Colonna est battu par Diego Cuenca à la 63e minute et Nice s’incline 1-0. L’année suivante, le club parvient en quart de finale de la Coupe des clubs des champions européens en éliminant l’AGF Aarhus puis les Glasgow Rangers après un match d’appui. Colonna et ses coéquipiers sont battus par le Real Madrid de Di Stefano, futur vainqueur de l’épreuve, sur le score de 6-2 sur les 2 matchs. Les bonnes performances de Dominique le font appeler en équipe de France le 21 octobre 1956. Il rejoint en 1957 le Stade de Reims. Avec les Rémois, il réalise le doublé championnat-coupe de France. Il est sélectionné avec 6 de ses coéquipiers pour la coupe du monde de football de 1958. Remplaçant, il assiste des tribunes au parcours de ses coéquipiers qui ne s’inclinent qu’en demi-finale face au Brésil puis remportent la 3e place face aux Allemands. En novembre1958, il remporte le challenge des champions en battant le Nîmes-Olympique 2-1. En coupe d’Europe, le club champenois se hisse en finale mais doit s’incliner face au Real Madrid 2-0. Dominique Colonna parvient cependant à arrêter un pénalty à la 12eminute. L’année suivante, les Rémois triomphent de nouveau en championnat de France avec sept points d’avance sur le Nîmes Olympique et onze sur le Racing club de France ne subissant que 4 défaites en 38 matchs. Les Champenois emportent de nouveau le challenge des champions en fin de saison. Avec le Stade de Reims, Colonna et ses coéquipiers continuent à dominer le football français gagnant encore le championnat en 1962 et finissant vice-champion en 1963. Dominique Colonna met fin à sa carrière sur ce dernier podium. Il prend alors le chemin de l’Afrique et devient entraîneur du Cameroun de 1963 à 1965. Surnommé le « Mamoun (chef de tribu local) blanc », il construit l’équipe nationale dans ce pays qui vient d’accéder à l’indépendance et forme pendant 6 ans les gardiens camerounais. Il occupe de 1965 à 1974 le rôle de conseiller technique pour les états d’Afrique Centrale et du Congo Kinshasa. Il dirige également avec Raymond Fobete, en 1970, le Cameroun lors de la coupe d’Afrique des Nations. Rentré en France, il devient vice-président de l’OGC Nice, puis vice- président de l’Olympique de Marseille présidé par Pierre Cangioni et Jean-Michel Ripa. Dès son retour en Corse sur son île natale, il devient cadre chez ADIDAS à Ajaccio  puis prend la présidence de son club formateur l’US Corte.

La musique classique: Juliette Leschi

Madame Juliette Leschi est née en 1915, et a grandi en Algérie. Passionnée de musique classique et notamment par le piano, elle est récompensée à l’âge de 16 ans d’un premier prix. Elle débute sa carrière musicale au conservatoire d’Alger mais dévouée à sa famille, elle interrompt sa carrière pendant 40 ans. A partir de 1982 et ce jusqu’en 2003, Juliette Leschi  partage sa passion en enseignant à son domicile de Corte. Tous les 21 juin, pour le fête de la musique, elle donnait un concert à la maison du temps libre accompagnée de ses élèves de niveaux différents et clôturait elle-même la soirée. Dotée d’une oreille absolue et ivre de musique classique , elle avait le don de détecter les enfants doués. Elle a su  communiquer son art du piano et de l’enseignement à ses élèves dont Marina Luciani qui a fait le conservatoire et qui enseigne à son tour le piano à Aix-en-Provence.