Assis de gauche à droite :
Mr Albertini – Mr Xavier Luciani (Manferone) – Mr Toussaint Pierucci – Mr Paul Cristiani – Pierrot Luciani (Manferone)
Debout de gauche à droite :
Pierrot Moretti – Dr Casanova – Maitre Paul Grimaldi – Antoine Orsini (Agnolu) – Mr marcel Zuccarelli (Maghjone) – Dr François Zuccarelli (Cicadò) – Napoléon Simeon de Buochberg – ? Corteggiani – Mathieu Bertrand – Mimi Filippi – Joseph Albertini (U Rossu)
Toussaint Pierucci, est né et a grandi à Corte. Il apprit à lire à l’âge de 12 ans et fut, malgré ce, le plus jeune magistrat de France.
Avant de revenir à Corte et d’en être le maire à deux reprises entre 1955 et 1963, Toussaint Pierucci mena une brillante et exemplaire carrière de magistrat marquée tout particulièrement par deux évènements qui illustrent parfaitement l’envergure de ce personnage cortenais :
* 21 août 1941.
Le colonel Fabien tue un officier allemand au métro Barbès- Rochechouart. Hitler demande l’exécution d’otages. Le gouvernement de Vichy édicte une « loi », antidatée du 14 août, instaurant des tribunaux d’exception, dénommés « sections spéciales » – auprès des tribunaux militaires en zone occupée, des cours d’appel en zone libre.
Elle prévoit la répression des « activités communistes et anarchistes », y compris antérieures à sa promulgation. Peine maximale : la mort. Jugements non motivés. Aucun recours ni pourvoi. Les chefs de cour sont chargés de recruter les juges. La circulaire du ministre de la Justice précise : « Vous vous attacherez à faire porter votre choix sur ceux qui vous seront connus par la fermeté de leur caractère et par leur dévouement total à l’État. »
À Aix-en-Provence, le juge Toussaint Pierucci, président de chambre, est désigné.Il refuse de siéger dans une cour bafouant tant des principes d’un État de droit
*1944-1945.Libération.
Le juge Pierucci préside une cour chargée de juger les collaborateurs. Parmi eux, un jeune, sans aucun doute collabo, mais n’ayant pas de sang sur les mains. Malgré les objections du juge, il est condamné à mort.
Le juge Pierucci refuse de signer l’arrêt. L’avocat du jeune collabo, Edmond Bertrand, se présente dans son bureau et lui indique son erreur pour qu’il la rectifie. Le juge Pierucci lui répond : « Maître, j’ai fait mon devoir, faites le vôtre. » L’avocat fait un pourvoi en cassation, le gagne, puisque l’arrêt non signé est nul – et le jeune, rejugé en des temps plus calmes, échappe à la peine de mort.
Pierucci, radié, est devenu avocat. L’histoire du juge Toussaint Pierucci devrait être enseignée dans toutes les facultés et écoles de droit et à l’École nationale de la magistrature.
(Dans Olivier DUHAMEL, « L’histoire aussi extraordinaire que méconnue du juge Pierucci« )
Autre fait intéressant à propos de Toussaint Pierucci, il est interprété par Michel Galabru dans le film « Section Spéciale » de Costa Gavras sorti en 1975. Dans le film qui reprend les évènements d’aout 1941 au métro Barbès-Rochechouart, il est rebaptisé Jean Cournet.
L’Ecole Nationale de la Magistrature a également donné son nom à sa promotion de 2016.
Un grand homme de notre ville que nous nous devions aujourd’hui d’évoquer et d’honorer afin de ne pas oublier.
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